[Confédération][3] Semper et Ubique
Par : Gregor
Genre : Science-Fiction , Action
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 29
Publié le 26/12/14 à 23:40:58 par Gregor
2.
La canonnade illumina la lactescence cotonneuse des nuages. Le grondement en forme d'orage lointain souffla les fréquences radio, nuages de mouches auditives qui perturbèrent les communications de longues secondes. Les informations défilaient, il ne pouvait rien modifier. Condamné à observer de ce haut siège guidé par un bras télescopique, il se tenait silencieux. Le résultat serait hasardeux, il en avait pleinement conscience.
« La situation peut évoluer selon deux possibilités : envoi de troupes spécialisé sur le monde visé, ou bien anéantissement de ce dernier par utilisation d'armes à rayonnement exotiques. Quel scénario choisissez-vous ? »
Les lettres clignotaient en le coupant de la réalité. De longues secondes, il hésita, l'esprit suspendu. Il ne pouvait se résoudre à écarter les solutions que sous-tendaient l'une et l'autre des hypothèses. De dépit, il vit voltiger son index droit sur la seconde option. Les caractères défilèrent à nouveau. De longues minutes filèrent, puis un éclat aveuglant secoua le navire. Une chaleur intense le fit s'incruster dans le moule du siège. La fusion nucléaire surchargeait ses centres sensitifs. Il bougonna.
— Maudite simulation.
La longue course du Keller Lumen durerait encore près de dix heures. Le prochain saut transpatial serait amorcé dans une vingtaine de minutes, et il se maudissait presque d'avoir cédé face aux choix simplistes du simulateur. La situation d'assaut était bien trop complexe pour trancher si facilement. Il aurait pourtant dû s'y attendre. Gregor l'avait mis en garde contre certains raccourcis que l'intelligence artificielle du programme mettait parfois en route. Il aurait dû peser le poids de sa décision plus longuement, aucun facteur de temps n'était encore apparu. Sacrifier une planète ou bien une flotte de centaines de milliers de soldats, d'inquisiteurs, de prêcheurs et de licteurs ? Non, il n'avait pas pu s'y résoudre. Le caractère fictif de l’exercice n'empêchait pas Cyrill de se questionner et de revoir les images de la guerre se figer dans son regard atone.
— Quelle planète ?
La voix de Flinn le surprit. Il avait oublié qu'il se tenait à quelques de mètres, installé lui aussi dans un siège à connectique, compulsant le rapport sur le cas du serviteur aux propos intriguant. L'enquête s'était refermée sans trouver d'autre raison qu'une défaillance dans le programme d'échange de ce dernier. Un cybernaute avait corrigé l'erreur en un tour de main, concluant quelques jours de recherches vaines. Cyrill songea qu'Aodh aurait pu en faire autant. Le second fils de Gregor excellait dans l'Art Mécanique, et n'oubliait pas d'officier avec brio auprès de son père et de son frère lorsqu’il se dégageait de ses engagements de conseiller taciturne. Aodh aurait eu le verbe haut pour plaisanter sur la situation, avant de replonger dans le silence des mots qu'il semblait tant apprécier.
— La situation flotte-planète H-12, Flinn.
— Ah, celle-ci.
Il marqua une pause, avant d'ajouter, les sourcils froncés :
— Je n'ai jamais aimé cette situation.
— Alors nous sommes deux, compléta Cyrill.
— Deux choix si je me souviens bien.
— C'est exact Flinn. Deux choix, comme s'il suffisait de dire blanc ou noir.
— Et aucun n'est le bon. Retentez-le, Major, et vous verrez par vous même.
Cela amusa Cyrill.
— Il n'y a donc pas de fin ?
— La subtilité est ailleurs, répondit Flinn, un sourire en coin.
Cyrill s'apprêtait à se plonger à nouveau dans la simulation lorsqu'un message urgent atterrit sur son terminal com. Sa bouche se fronça, et ses optiques se parèrent de teintes pourpres.
— Un problème, Major ? Questionna Flinn.
— De Choire, répondit sèchement le vieil inquisiteur. L'amiral en second est furieux.
— Et pour quoi donc ?
— Cet imbécile a insulté un officier, et ils sont en train de se battre.
Flinn jura.
— Je savais qu'il ne tiendrait pas sa langue. Laissez-moi faire major, et tout rentrera dans l'ordre.
— Septième pont, section vingt. Tu as quinze minutes Flinn, après quoi je m'en mêlerais.
Flinn se releva, inclina légèrement la tête, et se dirigea d'un pas lourd vers la porte.
La canonnade illumina la lactescence cotonneuse des nuages. Le grondement en forme d'orage lointain souffla les fréquences radio, nuages de mouches auditives qui perturbèrent les communications de longues secondes. Les informations défilaient, il ne pouvait rien modifier. Condamné à observer de ce haut siège guidé par un bras télescopique, il se tenait silencieux. Le résultat serait hasardeux, il en avait pleinement conscience.
« La situation peut évoluer selon deux possibilités : envoi de troupes spécialisé sur le monde visé, ou bien anéantissement de ce dernier par utilisation d'armes à rayonnement exotiques. Quel scénario choisissez-vous ? »
Les lettres clignotaient en le coupant de la réalité. De longues secondes, il hésita, l'esprit suspendu. Il ne pouvait se résoudre à écarter les solutions que sous-tendaient l'une et l'autre des hypothèses. De dépit, il vit voltiger son index droit sur la seconde option. Les caractères défilèrent à nouveau. De longues minutes filèrent, puis un éclat aveuglant secoua le navire. Une chaleur intense le fit s'incruster dans le moule du siège. La fusion nucléaire surchargeait ses centres sensitifs. Il bougonna.
— Maudite simulation.
La longue course du Keller Lumen durerait encore près de dix heures. Le prochain saut transpatial serait amorcé dans une vingtaine de minutes, et il se maudissait presque d'avoir cédé face aux choix simplistes du simulateur. La situation d'assaut était bien trop complexe pour trancher si facilement. Il aurait pourtant dû s'y attendre. Gregor l'avait mis en garde contre certains raccourcis que l'intelligence artificielle du programme mettait parfois en route. Il aurait dû peser le poids de sa décision plus longuement, aucun facteur de temps n'était encore apparu. Sacrifier une planète ou bien une flotte de centaines de milliers de soldats, d'inquisiteurs, de prêcheurs et de licteurs ? Non, il n'avait pas pu s'y résoudre. Le caractère fictif de l’exercice n'empêchait pas Cyrill de se questionner et de revoir les images de la guerre se figer dans son regard atone.
— Quelle planète ?
La voix de Flinn le surprit. Il avait oublié qu'il se tenait à quelques de mètres, installé lui aussi dans un siège à connectique, compulsant le rapport sur le cas du serviteur aux propos intriguant. L'enquête s'était refermée sans trouver d'autre raison qu'une défaillance dans le programme d'échange de ce dernier. Un cybernaute avait corrigé l'erreur en un tour de main, concluant quelques jours de recherches vaines. Cyrill songea qu'Aodh aurait pu en faire autant. Le second fils de Gregor excellait dans l'Art Mécanique, et n'oubliait pas d'officier avec brio auprès de son père et de son frère lorsqu’il se dégageait de ses engagements de conseiller taciturne. Aodh aurait eu le verbe haut pour plaisanter sur la situation, avant de replonger dans le silence des mots qu'il semblait tant apprécier.
— La situation flotte-planète H-12, Flinn.
— Ah, celle-ci.
Il marqua une pause, avant d'ajouter, les sourcils froncés :
— Je n'ai jamais aimé cette situation.
— Alors nous sommes deux, compléta Cyrill.
— Deux choix si je me souviens bien.
— C'est exact Flinn. Deux choix, comme s'il suffisait de dire blanc ou noir.
— Et aucun n'est le bon. Retentez-le, Major, et vous verrez par vous même.
Cela amusa Cyrill.
— Il n'y a donc pas de fin ?
— La subtilité est ailleurs, répondit Flinn, un sourire en coin.
Cyrill s'apprêtait à se plonger à nouveau dans la simulation lorsqu'un message urgent atterrit sur son terminal com. Sa bouche se fronça, et ses optiques se parèrent de teintes pourpres.
— Un problème, Major ? Questionna Flinn.
— De Choire, répondit sèchement le vieil inquisiteur. L'amiral en second est furieux.
— Et pour quoi donc ?
— Cet imbécile a insulté un officier, et ils sont en train de se battre.
Flinn jura.
— Je savais qu'il ne tiendrait pas sa langue. Laissez-moi faire major, et tout rentrera dans l'ordre.
— Septième pont, section vingt. Tu as quinze minutes Flinn, après quoi je m'en mêlerais.
Flinn se releva, inclina légèrement la tête, et se dirigea d'un pas lourd vers la porte.
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